ETUDE DE LA BIODIVERSITE MARINE DU LITTORAL MEDITERRANEEN SUITE A L’ARRET DES ACTIVITES HUMAINES
En Avril 2020 une nouvelle mission scientifique en Méditerranée s’est déroulée. Ce projet, d’une durée de deux ans, permettra de référencer et d’étudier, grâce à des prélèvements d’ADN environnemental (ADNe) et à des mesures bioacoustiques, l’état de référence de la biodiversité dans les eaux côtières de la Méditerranée française.
Herbiers de Posidonies (à gauche) et Récifs coralligènes (à droite) (© Laurent Ballesta).
La dégradation des zones côtières est l’un des plus graves problèmes de biodiversité auxquels nous sommes confrontés. La plupart des sociétés humaines sont installées à proximité du littoral, et encore aujourd’hui 44 % de la population mondiale se concentre à moins de 150 km de la côte (Atlas des Océans des Nations Unies). La destruction des habitats, la surpêche, le changement climatique et l’introduction d’espèces exotiques sont autant de menaces pour les écosystèmes marins côtiers.
Le printemps 2020 a offert des conditions exceptionnelles en lien avec la pandémie du coronavirus (covid-19) et au confinement de la population. Les activités touristiques et sportives ayant été interdites, et l’activité de pêche, notamment artisanale, fortement réduite, la fréquentation humaine du littoral était à un niveau minimum. Cette situation sans précédent a permis d’établir les références d’indicateurs sur les sites anthropisés (ports et points forts identifiés dans le réseau IMPACT), les Aires Marines Protégées (AMPs) et la zone mésophotique (50- 100 m). Les valeurs de ces indicateurs seront comparées à celles des années 2018 et 2019 pour lesquelles nous avons des suivis en ADNe sur ce littoral méditerranéen à la fois en AMP et sur différentes profondeurs dans le cadre de l’expédition scientifique Gombessa 5 (Valentini et al., 2016 ; Pont et al., 2018 ) et à celles des années 2015 à 2019 pour lesquelles nous avons des suivis acoustiques sur le littoral méditerranéen français (Corse incluse) sur les stations de référence dans le cadre du réseau CALME (Di Ioro et al., 2018 ; Gervaise et al., 2018 ; Bolgan et al., 2020).
Ainsi, ce projet scientifique recensera la diversité des vertébrés qui pourraient se rapprocher du littoral et remonter des profondeurs dans ce contexte exceptionnel de pressions (pêche, nuisances sonores, etc..) très faibles
Points d’échantillonnage par ADN environnemental et mesures de bioacoustique
Outre le rapport de synthèse finale, les travaux seront valorisés par des publications scientifiques, des communications orales, à travers un guide méthodologique, des articles dans deux cahiers de la surveillance MEDTRIX, et la mise en ligne de certains résultats sur la plateforme MEDTRIX. En parallèle à ce projet de surveillance scientifique, il sera réalisé une série de 10 blogs vidéos (3 et/ou 4 minutes), portant sur les activités scientifiques de l’expédition. Ces vidéos viendront nourrir les réseaux sociaux des expéditions Gombessa / Andromède Océanologie bien suivis par le public, ainsi qu’un documentaire (26 minutes).
Cette expédition se base sur des méthodes innovantes au fort potentiel (son, ADN) et va produire des données nouvelles sur des écosystèmes qui font l’objet d’un suivi depuis plus de 10 ans par les équipes d’Andromède Océanologie. Comparer le avant/après confinement en termes d’impact sur l’environnement en lien avec l’arrêt des activités humaines, génère déjà une très grande curiosité de la part des médias nationaux et internationaux.
Julie Deter, Florian Holon, Sylvie Jaumes – Andromède Océanologie
Références bibliographiques :
• Di Iorio, et al. 2018. Remote Sensing in Ecology. Accéder à la publication
• Bolgan et al. 2020. The J. Ac. Soc. Am.147, 2466–2477. Accéder à la publication
• Gervaise et al. 2018. Rapp. AERMC Réseaux de surveillance. CHORUS.
• Valentini et al. 2016. Mol. Ecol. Accéder à la publication
• Pont et al 2018. Accéder à la publication