REPIC : RESTAURER LA POSIDONIE IMPACTÉE PAR LES ANCRES  #13

Ce programme a été initié en 2019 par Andromède Océanologie en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et NAOS.

Récolte en plongée de fragments arrachés par les ancres. @Andromède Océanologie

REPIC permet de replanter des fragments d’herbiers sur des sites ateliers particulièrement impactés par le mouillage, ainsi, d’engager une dynamique de restauration (renforcement des populations) des herbiers sur une surface de repiquage ciblée de 1000 m². Du fait des anciennes dégradations subies par l’herbier à posidonie et des nouvelles mesures de protection mises en place (réglementation du mouillage notamment), les sites géographiques du programme REPIC constituent aujourd’hui des sites ateliers propices pour tester de nouvelles méthodes de restauration de ces herbiers. REPIC utilise une technique de prélèvements sans impact sur les herbiers : la plantation de faisceaux flottants arrachés par les ancres durant la saison estivale (ou cassés de manière naturelle).

Ces fragments présentent les avantages suivants : une grande disponibilité, un effort de collecte modéré, un impact nul sur les populations existantes–>  Ils sont repiqués dans des zones de matte morte à l’aide d’agrafes biodégradables spécialement conçues pour le projet.

Depuis la mise en place du programme, deux sites ateliers (Golfe Juan et Rade de Beaulieu sur Mer) comprenant un nombre total de neuf zones de repiquage ont été définis. Les plongeurs professionnels et biologistes marins y ont récolté durant 155 heures de plongée des fragments arrachés par les ancres.

Ces trois années d’expérimentation montrent des résultats positifs (stabilité du recouvrement par les fragments dans les zones de repiquage, taux de survie dans les quadrats permanents de 82,5 % au bout de deux ans) mais le recul temporel reste insuffisant pour statuer sur la réussite de l’opération. En Juillet 2022, le suivi scientifique et le repiquage de fragments sur ces deux sites ateliers existants au sein de zones supplémentaires de repiquage et d’un nouveau site atelier seront effectués. L’ajout de nouveaux sites permettra de tester l’effet profondeur de récolte et de repiquage et de vérifier la reproductibilité de la méthode de repiquage à des profondeurs équivalentes. L’effet site géographique sera aussi testé par analyse de différentes conditions environnementales sur chaque site (température de fond, salinité, courantologie, température de surface et concentration de surface en chlorophylle).

Le programme REPIC permettra d’apporter de nouvelles données pour comprendre les phénomènes complexes liés à la recolonisation de l’herbier de posidonie grâce à une analyse d’un grand nombre de fragments « flottants » et de covariables environnementales dans un contexte actuel.

–> Entre 2019 et 2021, 14646 fragments portant 66045 faisceaux ont été repiqués sur une surface d’environ 340 m² lors de 275 heures passées au fond.

 

Modélisation 3D par photogrammétrie d’une zone de repiquage. @Andromède Océanologie


Repiquage manuel de fragments avec des agrafes spécialement conçues pour REPIC. @Andromède Océanologie

 Gwenaëlle Delaruelle, Andromède Océanologie

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