OBLADES : OBSERVATOIRE SUR LA BAIE DE LA CIOTAT DES ESPECES SOUS-MARINES #14

Le GPES (Groupement de Pêche et d’Etudes Sous-marines) est une association loi 1901 basée à La Ciotat. Comme le témoigne son acronyme, les Etudes Scientifiques constituent, dès sa création, l’un des objectifs majeurs de l’association. Ses fondateurs ont voulu donner une réelle dimension scientifique à l’exploration sous-marine, en s’appuyant sur la Faculté des Sciences de Marseille pour l’aider dans ses recherches. Une étroite collaboration est ouverte avec des organismes de recherche, notamment le centre océanographique d’Endoume. En 1948, un cahier d’observations est mis en place, et chaque membre du club est invité à le renseigner pour partager ses découvertes.

Le GPES participe ainsi à des programmes de sciences participatives, comme MEDOBS, CIGESMED, POLARIS ou le comptage annuel des mérous.

Dès 2022, le GPES a souhaité lancer son propre observatoire scientifique :
– Le premier objectif de l’observatoire est de collecter et structurer des données à recueillir pour qu’elles soient analysées par des scientifiques en vue de poser un diagnostic sur l’état de la baie, pour proposer les meilleures solutions en matière de gestion du littoral.
– Le second objectif de l’observatoire est de former les membres du club à la biologie sous-marine, et promouvoir ainsi la protection des écosystèmes sous-marins au sein de l’association.

Une étude des besoins scientifiques menée avec l’Agence de l’Eau a permis d’identifier quatre types de substrat à surveiller notamment en suivant les algues filamenteuses, les post-larves et les poissons adultes. Le GPES a recherché des partenaires scientifiques, avec lesquels des protocoles d’observation ont été mis en place.

L’équipe de plongeur prête à s’immerger pour les différentes observations et suivis à mener. @GPES

–> Algues filamenteuses :
Chaque année, apparaissent, au printemps sur notre littoral, des algues filamenteuses, qui recouvrent d’un voile jaunâtre la végétation sous-marine. Un partenariat est donc mis en place avec Andromède océanologie, afin de mieux comprendre ce phénomène. Il est entendu que le GPES doit baliser des zones d’observation afin de réaliser des relevés photographiques (méthode du quadrat) d’avril à octobre et s’appliquer à l’observation afin d’étudier une éventuelle corrélation entre le développement des algues filamenteuses et l’apparition de nécroses des algues rouges encroutantes (Lithophyllum sp. et Mesophyllum sp).

 

Apparition des algues filamenteuses durant la période estivale, Cassidaigne. @Andromède Océanologie.

-> Poissons adultes et coralligène :
La présence et la quantité de certains poissons parvenus à l’âge adulte témoigne de la vitalité des écosystèmes. Le GPES réalise un comptage des poissons adultes sur des sites à coralligène, sur des herbiers et sur les récifs artificiels au large de Saint-Cyr. Le protocole identifie 25 espèces à relever sur ces sites, selon les méthodes du transect et du quadrat.

–> La méthode du transect consiste à travailler dans un couloir de 5 m de large (2,5 m de part et d’autre du transect central matérialisé par un penta décamètre ou un bout marqué tous les 10 mètres). Les plongeurs doivent relever pour chaque espèce à observer : le nombre d’individus, la taille et la profondeur.
–> La méthode du quadrat consiste à réaliser 30 photos au travers d’un cadre de 50cmx50cm, le long d’un transect de 20 m. Ces photographies sont analysées avec le logiciel CPCe « Coralligenous assemblage version », spécialement conçue, en partenariat avec le National Coral Reef Institute (USA).

Un plongeur réalisant des photos avec un quadrat dans le cadre du suivi des récifs de coralligène. @Andromède Océanologie

–> Post larves :
Les post larves sont des animaux à un stade de développement situé après la larve et proche du stade juvénile. Le succès du développement d’une population de poissons dépend principalement des processus qui se déroulent pendant les premiers stades de vie, où la mortalité est très élevée. Or, l’urbanisation des côtes et la construction de zones portuaires pénalisent fortement le cycle de vie des poissons. C’est pourquoi, des programmes de protection ont été créés, notamment par la société Ecocéan, avec qui un partenariat a été mis en place.
Le GPES assure un suivi des post larves en mars, juin et octobre sur trois sites : le port de plaisance, une digue et au Mugel. Les unités d’observation sont des cages installées par Ecocéan, en vue de protéger les post larves de leurs prédateurs. Il est demandé un comptage de tous les individus situés
jusqu’à 1 mètre de la cage ainsi que des prises de vue photographiques.

Suivi des postlarves, ici, zoom sur une unité d’observation mise en place pour la protection des post larves. @Ecocéan

 

De passage à la Ciotat ? Allez les rencontrer !

 

 Thierry Aune, GPES et Noémie Agel, l’œil d’Andromède

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