OBLADES

OBSERVATOIRE SUR LA BAIE DE LA CIOTAT DES ESPECES SOUS-MARINES

La genèse
Le GPES (Groupement de Pêche et d’Etudes Sous-marines) est une association loi 1901 basée à La Ciotat. Il est le plus ancien club de plongée subaquatique encore en activité à ce jour à l’échelle internationale (authentifié par le Guinness book des records). Comme le témoigne son acronyme, les Etudes Scientifiques constituent, dès sa création, l’un des objectifs majeurs de l’association. Ses fondateurs ont voulu donner une réelle dimension scientifique à l’exploration sous-marine, en s’appuyant sur la Faculté des Sciences de Marseille pour l’aider dans ses recherches. Une étroite collaboration est ouverte avec des organismes de recherche, notamment le centre océanographique d’Endoume, dont le Directeur, Georges Petit, est membre fondateur du GPES. En 1948, un cahier d’observations est mis en place, et chaque membre du club est invité à le renseigner pour partager ses découvertes. La commission « biologie » va perdurer tout au long de la vie du club, en réalisant de nombreuses actions en faveur de l’environnement. Le GPES participe ainsi à des programmes de sciences participatives, comme MEDOBS, CIGESMED, POLARIS, ou le recensement des espèces protégées (des espèces qui comptent en méditerranée). Ses travaux d’appui à la Science ont notamment permis des avancées significatives sur la connaissance des espèces, comme l’illustrent les travaux sur l’éponge carnivore de la grotte des Trois Pépés, au Cap Canaille ou bien encore la découverte d’une nouvelle espèce de Spadella (sorte de crevette).

A partir de 2022, l’association a souhaité se positionner en tant qu’acteur reconnu en matière de gestion du littoral dans la baie de la Ciotat, en lançant son propre observatoire scientifique : OBLADES. Avec plus de 13 000 plongées par an, le GPES est un témoin privilégié de l’évolution du milieu sous-marin dans la baie depuis plus de 80 ans, ce qui lui donne une bonne vision de l’évolution des écosystèmes sous-marins sur le long terme.

  • Le premier objectif de l’observatoire est de collecter et structurer des données à recueillir pour qu’elles soient analysées par des scientifiques en vue de poser un diagnostic sur l’état de la baie de la Ciotat, pour proposer les meilleures solutions en matière de gestion du littoral.
  • Le second objectif de l’observatoire est de former les membres du club à la biologie sous-marine, et promouvoir ainsi la protection des écosystèmes sous-marins au sein de l’association.

 

L’observatoire
Une étude des besoins scientifiques menée avec l’Agence de l’eau a permis d’identifier trois types d’espèces (post larves, poissons adultes et espèces fixées sur le coralligène) à observer sur quatre types de substrat (herbiers, zones portuaires, récifs artificiels et coralligène).
Le GPES a recherché des partenaires scientifiques, avec lesquels des protocoles d’observation ont été mis en place. Le tableau suivant synthétise les protocoles retenus pour le suivi de chaque espèce sur chaque type de substrat.

La carte suivante localise les zones d’observation sur les différents substrats.

Les partenaires du GPES sont :
Andromède Océanologie, pour l’observation des espèces fixées sur le coralligène, et sur le suivi du phénomène des algues filamenteuses.
L’Université de Perpignan, pour le comptage des poissons adultes, et notamment le suivi de la colonisation des récifs artificiels.
Ecocéan, pour les relevés des post larves, complémentaires des suivis de populations adultes.
Des protocoles d’observation ont été rédigés avec les scientifiques. Une convention de partenariat a été établie entre le GPES et Andromède Océanologie pour fixer les objectif et les moyens de l’observatoire des algues filamenteuses.

Les protocoles

–> Algues filamenteuses :

Chaque année, apparaissent, au printemps sur notre littoral, des algues filamenteuses, qui recouvrent d’un voile jaunâtre la végétation sous-marine. Celles-ci disparaissent après l’été sans que l’on connaisse vraiment la cause de leur développement, qui est sans doute lié à la température, l’apport en nutriments et la stratification de la couche d’eau.

Un partenariat est mis en place avec Andromède océanologie sur le site de plongée des Rosiers (la Ciotat), afin de mieux comprendre ce phénomène.

Les plongeurs du GPES ont réalisé en 2022 des prélèvements d’eau pour analyse des nutriments avant le début du suivi (Avril 2022), au début du développement massif (Printemps), pendant le bloom (Eté), à la fin du bloom (Septembre-Octobre) soit un total de quatre prélèvements à -15 m et quatre prélèvements à -30 m. Ces prélèvements ont permis à Andromède Océanologie d’analyser la corrélation entre la composition de l’eau et le phénomène des algues.

Le site de plongée des Rosiers fait objet de relevés photographiques le long d’un parcours sur quatre niveaux de profondeurs séparés d’environ 5 m (approximativement -35 m, – 30 m, -25 m et -20 m). Cinq à dix prises de vue par profondeur sont réalisées, et ciblent les gorgones rouges entières (Paramuricea clavata). Ainsi, un total de 20 à 40 photographies sont effectuées à chaque suivi. Les photographies permettent d’apprécier le taux de recouvrement en algues filamenteuses, et les nécroses sur les gorgones rouges.

 

–> Espèces fixées sur le coralligène :

En mer Méditerranée, les systèmes littoraux profonds sont colonisés par des assemblages coralligènes qui débutent, selon la transparence de l’eau, entre -12/-50 mètres et s’arrêtent entre -40/-120 mètres (Ballesteros, 2006). Cela représente un formidable substrat pour la fixation et la croissance d’autres organismes comme les colonies de corail rouge ou de gorgones. Les assemblages coralligènes sont donc un patchwork complexe de micro-habitats et d’espèces dont la richesse, la biomasse et la productivité équivalent à celles des assemblages de récifs tropicaux (Bianchi, 2001). Le coralligène constitue, après les herbiers à Posidonie, le deuxième écosystème benthique clé de Méditerranée en termes de biodiversité (Boudouresque, 2004).
Soutenu par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse, le réseau RECOR a été mis en place en 2010 par Andromède Océanologie. Il s’étend sur l’ensemble de la façade méditerranéenne française bordée par les trois régions Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et Occitanie. Les objectifs de RECOR sont de recueillir des données descriptives de l’état et du fonctionnement de l’habitat.
Andromède Océanologie réalise périodiquement des relevés qui permettent d’alimenter ce réseau. Sur la Ciotat, ces relevés sont effectués tous les trois ans. Un partenariat a été mis en place avec le GPES sur le site de plongée des Rosiers (la Ciotat) pour disposer de données chaque année. Des prises de vue photographiques sont réalisées par le GPES en avril, juin et septembre sur deux niveaux de profondeur : 35m et 30m.
Lors de l’analyse de ces photos, réalisée par Andromède Océanologie, le logiciel CPCe « coralligenous assemblage version » répartit 64 points aléatoirement sur chacune des photographies. L’identification de la nature des espèces ou du substrat sur lesquels sont disposés ces points est réalisée par un même observateur d’Andromède Océanologie.

 

–> Post larves : 

Les post larves sont des animaux à un stade de développement situé après la larve et proche du stade juvénile. Le succès du développement d’une population de poissons dépend principalement des processus qui se déroulent pendant les premiers stades de vie, où la mortalité est très élevée. Or, l’urbanisation des côtes et la construction de zones portuaires pénalisent fortement le cycle de vie des poissons.
C’est pourquoi, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse (AERMC) a initié, en collaboration avec ECOCEAN, le réseau de surveillance RESPIRE. Déployé dans le but de décrire la dynamique spatio-temporelle de l’arrivée des post-larves de poissons sur les côtes de la Méditerranée, ce réseau a été mis en place en 2014, et les premiers suivis ont débuté en mars 2015.
Ces suivis ont d’abord été réalisés sur 23 sites, répartis sur toute la côte méditerranéenne française, en Corse et au Maroc, puis sur 30 sites essentiellement identifiés dans des ports de plaisance (reconnus dans la littérature comme des zones de nurseries). Les comptages s’effectuent sur des Unités d’Observation Standardisées (micro nurseries concentratrices de juvéniles installées sous les pontons), puis sur des zones à l’interface entre le milieu ouvert et les zones de nurserie (les digues et les enrochements en sortie de port) et sur des zones naturelles à proximité, afin de renseigner l’intégralité des actuelles nurseries de Méditerranée (aussi bien naturelles qu’anthropiques).

Il est entendu que le GPES assure un suivi des post larves sur trois sites :
• Le port de plaisance : dans 9 unités d’observation (biohuts)
• Une digue : sur 3 transects de 10m
• Au Mugel : sur 6 transects de 10m
Les données recueillies par les plongeurs du GPES sont analysées alternativement par ECOCEAN et l’Université de Perpignan.

 

–> Poissons adultes : 

La présence et la quantité de certains poissons parvenus à l’âge adulte témoigne de la vitalité des écosystèmes. Il est entendu que le GPES réalise un comptage des poissons adultes sur des sites à coralligène, sur des herbiers et sur les récifs artificiels au large de Saint-Cyr.
Le protocole identifie 25 espèces à relever sur ces sites, selon des méthodes adaptées à chaque site. Sur les herbiers et le coralligène, les plongeurs du GPES utilisent des transects de 30 mètres. Sur les récifs artificiels, c’est la méthode du point fixe qui est utilisée (observation à l’arrêt pendant 3 minutes).

 

Retrouvez ce projet en ligne sur la plateforme Medtrix en cliquant sur le bouton « Accéder à la plateforme ».

Retrouvez également juste en-dessous un bouton « Zones observées » vous donnant accès à une carte des zones observées.

Contact : Thierry Aune, tizaplouf@gmail.com

Porteur du projet : GPES

Fréquence d’actualisation : Mensuelle

Partenaires : Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse, L’Université de Perpignan Via Domitia, Ecocéan, Andromède Océanologie.

Bulletins mensuels et rapports scientifiques

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