IMPACT est le réseau de suivi des pressions anthropiques côtières en Méditerranée française, opéré par Andromède océanologie avec le soutien de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse.
Les activités humaines induisent des pressions importantes sur le milieu marin, et en particulier sur les écosystèmes côtiers. Les modèles spatiaux disponibles ici ont pour objectif d’améliorer la connaissance des liens entre pressions humaines et statut des écosystèmes côtiers. En corrélant spatialement ces données, il devient envisageable de réaliser une modélisation à grande échelle (Méditerranée française) de l’étendue et de l’interaction des pressions anthropiques sur le milieu marin.
Ce modèle pourra être repris dans différents domaines :
(1) Aide à la décision en ciblant les zones à forts enjeux environnementaux
(2) Base à l’élaboration d’indicateurs écologique
(3) Outil prédictif pour la gestion de la zone côtière.
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En 2015 dix pressions anthropiques étaient considérées pour leur origine et leur intensité : l’urbanisation, les aménagements côtiers, le mouillage des bateaux, la population, l’érosion/l’aggradation côtière, l’agriculture, les effluents industriels, l’aquaculture, la pêche et les rejets urbains.
En 2018, puis 2021, une mise à jour des cartes de pressions a été réalisée.
Treize pressions anthropiques sont maintenant considérées pour leur origine et leur intensité : l’urbanisation/la population, les aménagements côtiers, le mouillage petite plaisance, le mouillage grandes unités, l’érosion/l’aggradation côtière, l’agriculture, les effluents industriels, l’aquaculture, la pêche professionnelle hors chalut, le tourisme balnéaire, le trafic maritime, la pollution par les cours d’eau, et les rejets urbains. Elles sont représentées selon un gradient allant de 0 (pas de pression) à 1 (pression maximale).
Les données spatiales des pressions et des onze différents habitats marins (projet DONIA expert) sont ensuite assemblées et les scores d’impacts cumulés (somme des pressions et de leurs impacts selon l’habitat dominant du pixel) sont calculés par pixel selon la méthodologie de Micheli et al (2013) et Halpern et al (2008).
Afin de mieux comprendre l’impact relatif des différentes pressions sur le déclin des herbiers de posidonie, les données sont transformées selon une grille de 50 x 50 m (la grille initiale et une grille de cellules de 100 x 100 m donnant de moins bons résultats). Le taux de déclin (=% de matte morte, valeurs nulles exclues de l’analyse) est ensuite modélisé en fonction des pressions et de la profondeur en utilisant la méthode des « Random Forests » (Breiman, 2001 ; Richard Cutler et al., 2007). Un effet seuil (relation non linéaire) est recherché pour chaque pression et la distance au seuil est calculée dans chaque pixel puis mise à l’échelle -1 à 1 (seuil = 0). Une combinaison des calques des différentes distances aux seuils selon les pressions est construite et visualisée selon quatre catégories égales (-1 à 0,5 ; 0,5 à 0 ; 0 à 0,5 et 0,5 à 1).
La pression mouillage a été mise à jour : deux cartes de pression de mouillages ont été produites : une carte pour la petite plaisance (navires jusqu’à 24 m de long), et une carte pour le mouillage des grosses unités. Les pressions issues de la population côtière et de l’urbanisation ont été regroupées en une seule pression « urbanisation et population ». Trois nouvelles pressions ont été ajoutées au projet, il s’agît du tourisme balnéaire, du trafic maritime et de la pollution par les cours d’eau.
La méthodologie utilisée dans ce projet pour le calcul des cartes de pressions, de pressions cumulées et d’impacts cumulés est détaillée dans la publication scientifique : Fine-Scale Cartography of Human Impacts along French Mediterranean Coasts: A Relevant Map for the Management of Marine Ecosystems (Holon et al, 2015).
En effet la couche d’impacts cumulés correspond en terme de méthodologie à la couche Ic de la publication de Holon et al 2015 :
–> Où « Di » est la valeur d’une pression anthropique « i » ;
–> « Ej » est la présence ou l’absence de l’habitat « j » ;
–> « µi,j » est le score de vulnérabilité de l’habitat « j » à la pression « i ».
Si l’on reprend cette définition, la couche de pressions cumulées correspond alors à :
Les cartographies des niveaux de dépassement des seuils de vulnérabilité de l’herbier en fonction des différentes pressions (A predictive model based on multiple coastal anthropogenic pressures explains the degradation status of a marine ecosystem: Implications for management and conservation (Holon et al., 2018)) seront prochainement rajoutées au projet.
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Contacts : Thomas Bockel (thomas.bockel@andromede-ocean.com) / Florian Holon
Porteur du projet : Andromède Océanologie – www.andromede-ocean.com
Source des données : Andromède Océanologie, IFREMER, MEDOBS, MEDAM, Agence de l’eau RMC, SHOM, INSEE
Fréquence d’actualisation : Tous les trois ans
Partenaires : Université de Montpellier, et Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse
• Impact of 85 years of coastal development on seagrass beds (Holon et al., 2015a)
• Fine-Scale Cartography of Human Impacts along French Mediterranean Coasts (Holon et al., 2015b)
• Interactions entre écosystèmes marins et pressions anthropiques (Holon 2015)
• Boat anchoring pressure on coastal seabed using AIS data (Deter et al., 2017)
• A predictive model based on coastal anthropogenic pressures (Holon et al., 2018)
• Anchoring pressure and the effectiveness of new management measures quantified using AIS data and a mobile application. Marine Pollution Bulletin (Bockel T, Marre G, Delaruelle G, et al, 2023)